Tout apprendre sur les thérapies

Phytothérapie

Un peu d’histoire…

Un peu d’histoire…

Les soins par les plantes sont connus et utilisés, depuis la préhistoire. Dans l’Antiquité, de nombreux hommes de sciences et de lettres, grecs ou romains, comme Hippocrate de Cos, Aristote, Dioscoride, Pline l’Ancien ou, encore, Galien préconisaient les plantes pour guérir ou soulager de nombreux maux. À la même époque, les Chinois commençaient à rédiger leur célèbre pharmacopée. En Europe, au Moyen Âge, les plantes médicinales, cultivées dans les jardins des simples ou jardins médicinaux, étaient l’apanage des hommes d’église. Charlemagne créa le « Capitulaire de Villis », acte législatif, qui ordonnait la culture d’une centaine de végétaux dans les jardins royaux. Hildegarde de Bingen, bénédictine rhénane, marqua son époque grâce à ses écrits ; elle fut canonisée, en 2012, et accéda au statut de Docteur de l’Église. Au XIXème siècle, la révolution industrielle fut le premier pas vers la synthèse chimique au dépend du naturel. Un siècle plus tard, en 1941, le diplôme d’herboriste fut abrogé par le Maréchal Pétain afin de développer l’industrie du médicament. Toutefois, depuis une cinquantaine d’années, un regain d’intérêt pour les soins par les plantes voit le jour, en Occident.

Qu’est-ce que la phytothérapie ?

Qu’est-ce que la phytothérapie ?

La phytothérapie se définit par l’utilisation de parties de plantes à des fins thérapeutiques. La partie utilisée (totum) qui contient les molécules chimiques actives peut être la partie aérienne, la sommité fleurie, la fleur, la feuille, le rhizome, la racine, l’écorce, le fruit ou la graine. La forme pharmaceutique préconisée peut être une infusion, une décoction, un extrait hydroalcoolique liquide ou sec et une poudre de plante mis en gélule ou comprimés. Un mélange de 3 à 9 plantes permet d’agir sur la cause d’une affection qu’elle soit due à un déséquilibre physiologique ou psychologique ainsi que sur ses symptômes. C’est dans cette approche globale, intégrative, de la maladie que la phytothérapie excelle et qu’y réside toute sa force. Les plantes rééquilibrent un « terrain », soignent des pathologies bénignes, agissent en complément d’un traitement médicamenteux lourd et soulagent de nombreux maux.

Toutefois, il est important de bien les connaître avant de les utiliser afin d’éviter certains désagréments. Par exemple, les sommités fleuris de millepertuis (Hypericum perforatum L.) indiquées dans les dépressions légères à modérées possèdent des molécules qui inhibent la recapture de la sérotonine, de la dopamine, de la noradrénaline et se fixent avec les récepteurs GABA (1-8). Toutefois, elles interagissent avec certains médicaments (9). Tandis que la racine de réglisse (Glycyrrhiza glabra L.) protège et soigne les ulcères gastriques (10), (11). Mais elle est, aussi, entre autres, antivirale (12-14) et immunostimulante (15). Avant de la conseiller, il est important de savoir qu’elle peut être hypertensive (16-18) et qu’elle sera donc contre-indiquée aux personnes souffrant d’hypertension.

Qu’est-ce que la phytothérapie ?

La phytothérapie de nos jours

La phytothérapie est, encore aujourd’hui, la médecine la plus utilisée dans le monde. Toutefois, en Occident, vers la fin du XIXe siècle, elle connue un déclin à cause de la synthèse chimique de certains actifs tels que l’aspirine, les antibiotiques, la cortisone… Depuis les années 1970, la population se tourne à nouveau vers le naturel. Au vu de cet engouement, les pouvoirs publics se sont organisés. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Communauté européenne ont créé des organismes tels que l’EMA, la Commission E et l’ESCOP, visant à recenser les usages traditionnels des plantes, à les valider scientifiquement et à en comprendre les mécanismes d’action.

Texte de Pascale Gélis Imbert, Docteur en Pharmacie spécialisée en phytothérapie et en aromathérapie.

Bibliographie