Prendre soin de la vie et du monde vivant, pour développer une meilleure harmonie en soi et dans ce monde, a été de tous temps le moteur de la conception de pratiques de santé, de bien-être et de techniques de soins.
Les médecines complémentaires trouvent leurs origines dans l’alliance entre des milieux scientifiques et des champs culturels s’appuyant sur des approches empiriques et observationnelles, autres que ceux de la médecine allopathique (c’est-à-dire la médecine conventionnelle basée sur les faits, comme la chirurgie ou la pharmacologie). Des traditions et spiritualités vieilles de 2000 à 3000 ans avant notre ère sont souvent leur source d’inspiration.
Les sociétés de cueilleurs – chasseurs utilisaient, entre autres, l’art du soin par les plantes et les transes…, dans les temples de la Grèce antique, d’Esculape ou d’Hypnos… dans les étuves du Moyen Age et plus tard encore dans les stations thermales, on soignait. On guérissait en écoutant certaines musiques, en respirant du bon air (sanatorium) et des arômes, en s’exposant au soleil … tout cela conférait aux éléments Eau, Air, Terre et Feu des qualités intrinsèques pour la santé.
D’Hippocrate à Paracelse, la médecine d’antan, celle de nos traditions, suscite à nouveau un certain intérêt. Néanmoins l’engouement pour les techniques d’ailleurs (Bernard Fontanille, 2014, Médecines d’Ailleurs, rencontre avec ceux qui soignent autrement, Ed. La Martinière) conduit à expérimenter des pratiques exotiques, rarement reprises telles quelles, mais qui se sont transformées pour rencontrer un public occidental. Hybrides, elles se développent dans différentes écoles qui s’éloignent de leur source. Par exemple, les méditations bouddhistes sont réinventées dans la méditation de pleine conscience qui s’engage dans des expérimentations scientifiques, retrouvant ainsi la logique occidentale (étude des effets physiologiques, notamment sur le cerveau, effets sur les comportements et la santé en général). Autre exemple, la sophrologie compose avec le yoga et le zen japonais. Le shiatsu reprend le système taoïste d’un corps irrigué par des méridiens énergétiques…
Aujourd’hui on assiste à une nouvelle vague de thérapies complémentaires, non conventionnelles, qui accompagne une révolution scientifique et sociétale: celle de l’avènement de l’écologie qui réfléchit en termes d’interdépendances. Des techniques nouvelles s’élaborent pour répondre aux “maladies de civilisation”, aux problématiques du stress et de la dépression, aux pollutions, à l’extinction des espèces, aux dérèglements climatiques, bref aux dégâts liés à ce qu’on appelle « l’anthropocène », pour s’acheminer vers une approche « One Health ».
D’où une multiplicité de propositions dans tous les domaines : la nutrition, la phytothérapie, les exercices de santé, (pratiques de respiration comme le yoga et le qi-gong, de relaxation, de méditation…), des thérapies par l’expression artistique, des groupes de paroles, de patients – experts, etc.
Procéder à leur classification serait une gageure tant les médecines complémentaires sont hybrides et hétéroclites. Cette classification que nous proposons ici, n’est ni exhaustive ni univoque. Notre classification s’est voulue la plus pragmatique possible. Chaque page présente une définition de la pratique, un bref historique, ses applications en santé et quelques références bibliographiques qui nous ont parues pertinentes.
Les thérapies pour la santé ont été prolifiques en Europe au début du XXe siècle sous l’impulsion des hygiénistes soucieux de la santé des citoyens. Laban, Steiner, Dalcroze, Duncan, Alexander (Gerda), Mézière, Delsarte, Leboulch, etc. ont été des praticiens et théoriciens de psychomotricité aujourd’hui totalement oubliés. Ils ont pourtant posé les bases des thérapies complémentaires que le Docteur Benoit Lesage reprend et détaille dans son ouvrage “Un corps à construire, 2021, érès ) : une façon de revenir aux fondamentaux de la santé et de donner les clés de ce qu’est construire un corps – esprit – environnement en bonne santé.
Mais c’est avec l’exode européen aux USA après la seconde guerre mondiale, que le terreau de ces pratiques s’est diversifié sous des influences multiples : celle de la psychanalyse revue par Reich et Devereux, celles de la rencontre avec les cultures holistiques de l’Asie (Inde, Chine et Japon notamment), celle des amérindiens, etc. Ces différentes sources ont inspiré des recherches scientifiques autour de l’anthropologie, les neurosciences, la cybernétique, les sciences de l’information et communication, la linguistique, les sciences cognitives…
L’école de Palo Alto en Californie est devenue une véritable plaque tournante de ces innovations. Citons succinctement la Gestalt therapy de Perls, la bioénergie de Lowen, le psychodrame de Moreno, le cri primal de Janov, l’analyse transactionnelle, l’analyse transgénérationnelle, la programmation neurolinguistique… jusqu’à l’apposition du sceau américain de Milton Erickson sur l’hypnose jusque-là bien française (Charcot, Chertok)! Actuellement l’hypnose connaît un regain d’intérêt en France notamment sous l’impulsion de Jean Becchio, Bruno Suarez et Stanislas Dehaene.
Mais c’est avec l’exode européen aux USA après la seconde guerre mondiale, que le terreau de ces pratiques s’est diversifié sous des influences multiples : celle de la psychanalyse revue par Reich et Devereux, celles de la rencontre avec les cultures holistiques de l’Asie (Inde, Chine et Japon notamment), celle des amérindiens, etc. Ces différentes sources ont inspiré des recherches scientifiques autour de l’anthropologie, les neurosciences, la cybernétique, les sciences de l’information et communication, la linguistique, les sciences cognitives…
L’école de Palo Alto en Californie est devenue une véritable plaque tournante de ces innovations. Citons succinctement la Gestalt therapy de Perls, la bioénergie de Lowen, le psychodrame de Moreno, le cri primal de Janov, l’analyse transactionnelle, l’analyse transgénérationnelle, la programmation neurolinguistique… jusqu’à l’apposition du sceau américain de Milton Erickson sur l’hypnose jusque-là bien française (Charcot, Chertok)! Actuellement l’hypnose connaît un regain d’intérêt en France notamment sous l’impulsion de Jean Becchio, Bruno Suarez et Stanislas Dehaene.
Résumé d’après le texte initial de Nancy Midol, Anthropologue à l’UCA et chercheuse associée au LAPCOS