L’hypnose, est un état de conscience particulier, d’activation, tourné vers l’intériorité. Elle permet, grâce à l’utilisation de l’imagination, de la sensorialité, et en étant guidé par un thérapeute attentif et respectueux des objectifs du patient, de mettre en route un processus de changement, d’améliorer le confort, qu’il s’agisse du physique ou du psychisme, de mobiliser des ressources, afin que le patient, principal acteur du processus dynamique, trouve les ajustements et les solutions à ses problématiques.
Comme l’attestent de nombreux travaux scientifiques (Drs Faymonville, Vuilleumier, Dehaenne…), l’état hypnotique a un impact sur notre activité cérébrale. Lorsqu’on se remémore un souvenir agréable, on active surtout les lobes temporaux droit et gauche. Mais lorsqu’on effectue le même exercice sous hypnose, plusieurs zones s’activent en réseau, dans de nombreuses régions cérébrales donnant l’impression de revivre ce souvenir. Les IRM fonctionnelles montrent une augmentation du flux sanguin dans les zones corticales occipitales, les zones frontales et du cortex cingulaire antérieur droit. On observe aussi des diminutions de flot dans d’autres zones, qui pourraient refléter des mécanismes de désinhibition associés à la relaxation mentale et traduire une facilitation des processus d’imagerie mentale et l’influence descendante des fonctions exécutives sur les processus perceptifs.
Pour placer un sujet en état d’hypnose, il faut sa collaboration et cela commence par l’induction. Guidé par un hypnothérapeute, le patient va focaliser son attention sur un élément sensoriel. Grâce à cette focalisation, il va devenir plus accessible aux suggestions orientées du thérapeute.
Secondairement, dans la phase de dissociation puis de travail thérapeutique, c’est la réorganisation des perceptions qui va faire émerger les alternatives expérientielles.
Sous hypnose, on peut par exemple modifier le ressenti de la douleur : abaissement du seuil de tolérance, diminution de sa composante émotionnelle (Dr Faymonville). Ces données ont d’innombrables retombées thérapeutiques, notamment dans le traitement de la douleur aigüe ou chronique, ou les troubles anxieux, comme en atteste un récent rapport Inserm (Dr Guéguen, évaluation de l’efficacité de la pratique de l’hypnose, mai 2015). En pratique, cet outil est utile dans tout service de soins pour rassurer avant ou après un geste médical, réduire les durées d’hospitalisation et la consommation d’antalgiques ou de psychotropes, abaisser les complications post opératoires (Montgoméry, tumeurs du sein), améliorer la compliance aux explorations et aux médicaments, augmenter l’efficacité de l’équipe soignante par abaissement du stress et diminuer ainsi les coûts de santé.
Résumé d’après Dr Sophie Barbe et Dr Véronique Mondain